mardi 25 novembre 2014

AUTOUR D'ERFOUD lundi 19 mai (jour 8)


Vous trouverez ici le tracé du jour ITINERAIRE de 200km
(il manque l'aller de Erfoud aux dunes dans l'itinéraire)
durée totale : 5:42
durée de déplacement : 5h24
vitesse moyenne : 31 km/h
altitude max : 1087m


Ce matin, réveil vers 9h00 avec un temps magnifique. 
Lors de ma préparation, j'avais prévu de passer une nuit dans le désert sous tente en partant de Merzouga mais après discussion avec Abdoul je préfère réserver cela à une prochaine fois en famille. La qualité des prestations pour cette escapade semble très variable et demande un peu d'anticipation pour en faire un moment magique. Je décide donc de rester encore une nuit à Erfoud, ce qui me permettra aussi de circuler léger toute la journée.
Après un bon petit dèj au soleil, je me fais une lessive dans le lavabo de ma salle de bain que je mets à sécher sur le fil dans la cour. Au programme du jour, refaire la vallée du Ziz sous le soleil puis direction les dunes de Merzouga. 

J'emprunte à nouveau la route qui longe la vallée. 
Le paysage est à couper le souffle et je ne me lasse pas du panorama surplombant la palmeraie. 



Une lessive s'imposait

Cour de l'hôtel-camping


























Intrigué par cette langue verte, je fais un détour pour traverser la palmeraie. J'y croise et échange avec un couple de petits vieux, un jeune lycéen Badri au français parfait qui rentre du lycée à vélo. De ce côté du Maroc, de nouveaux visages apparaissent et de nouvelles tenues aussi, celles des arabes à peau noir, couvertes entièrement de noir côtoient les berbères et quelques touaregs.








L'atmosphère est paisible, douce accompagnée du chant des oiseaux qui piaillent à tout-va dans cet environnement protecteur et nourricier.













Entre temps j'ai reçu un appel d'Abdoul m'informant que l'accès à Merzouga par l'oued Ziz à Erfoud est infranchissable suite aux intempéries de la veille.
De retour à l'hôtel, je tombe sur lui et me propose d'aller déjeuner en ville puis de m'accompagner sur la route de Merzouga. En route, on s'arrête au Ksar  Maadid qu'il tient absolument à me faire visiter car c'est pour lui le plus beau village fortifié du Maroc. 





En tout cas la porte d'entrée est déjà imposante prolongée par de hauts remparts. A l'intérieur, on peut facilement s'y perdre dans un dédale de ruelles étroites voire de couloirs fermés en hauteur formés par les habitations en pisé. Il fait très sombre par endroit et toujours frais. Voilà bien un lieu coupé du temps qui vous transporte dans une autre époque, d'autant qu'il n'y a aucune échoppe pour distraire le touriste.



Après déjeuner, Abdoul m'invite à nouveau à le suivre pour visiter un magasin de fossiles. L'idée m'enchante guère mais j'accepte par politesse surtout qu'il le fait sans pression particulière. D'ailleurs, je n'y ferai aucun achat et il m'offrira même deux petits pendentifs pour mes filles. Je ne ferai qu'une promesse celle d'indiquer l'adresse de leur site sur ce blog : morabitfossils.com
Il y a beaucoup de magasins de fossiles dans la région car les gisements sont très importants. Après extraction de grandes plaques, ils les travaillent pour en faire des objets de tout style, je vous laisse juge...





Juste avant de partir, Abdoul me propose de l'accompagner avec des amis au hammam le soir.
Il est 15h, je pars enfin vers Merzouga et ses dunes de sable. Suivant les conseils d'Abdoul, je prends la direction de Rissani puis je coupe à gauche au niveau de la station service bleue vers Hassilabied, cela permet d'éviter la concentration de guides très sollicitant de Merzouga.(voir le parcours)
Je traverse rapidement le village et me dirige vers les dunes. La pluie de la veille à former une légère croûte à la surface du sable ce qui facilite le pilotage sur la partie plane d'accès aux dunes. Je laisse la moto et commence à grimper les dunes de sable mou, c'est incroyable, je suis seul au monde, il fait chaud et je ne résiste pas au plaisir de m'allonger dans le sable. Quel bonheur!

 


Je me sens grisé, je marche, je cours, j'aimerai avancer et voir ce qu'il y a après et encore après ...





Pour les motards : 
j'avais vu sur un site le conseil d'emporter un couvercle de conserve pour stabiliser la béquille sur sol meuble, super efficace!!!!














Je repars et profite de l'étendue sableuse pour faire "mon Dakar", par de grandes accélérations la roue arrière dérape et donne un vrai plaisir de glisse, gros kif!




Je fais plusieurs arrêts le long de la dune, découvre un arbuste qui produit un gros "fruit" vert léger, qui rebondit sur le sol. Au retour, j'apprendrai qu'il est toxique mais très utilisé par la population du Sahel, il est appelé le pommier de Sodome ou couilles de légionnaires.



















J'ai du mal à quitter ce lieu mais le soleil décline et j'ai une heure de route. En passant dans le village j'aperçois des hommes assis autour d'une table à la terrasse d'une petite maison. Un saladier d'oranges est posé et un panneau indique "jus d'orange". Installé, je me fais servir un verre (6Dh soit 60cts), on échange quelques mots avec les anciens ... du bonheur.

Je fais un détour par Merzouga, plus au sud, mais ça ne présente que peu d'intérêt si ce n'est pour trouver un bel hôtel car ils sont nombreux.





Au retour je teste une nouveauté : un contrôle routier par la gendarmerie marocaine. En fait, ces contrôles sont très nombreux. Il s'agit de faire ralentir les véhicules et les agents de faction font signe de passer ou non. Je n'ai jamais été arrêté lors du séjour et dans la grande majorité des cas, ils laissent passer. Ces contrôles se signalent par un ralentissement soudain de la circulation, il suffit alors de rester à sa place et de rouler lentement, mais là j'ai commis une boulette en dépassant le véhicule devant moi ce qui a donné le prétexte au gendarme de m'arrêter. Contrôle des papiers (passeport, carte grise, D16 ter, assurance...) puis il m'annonce que j'ai commis une infraction de 3ème catégorie à 300Dh pour avoir roulé à 67km/h au lieu de 60, je cherche encore le radar!! Je lui indique que je suis à l'hôtel Karla situé à 300m, après m'avoir fait la morale il finit par me laisser partir. Ces gendarmes sont des habitués du lieu.
Aussitôt, arrivé à l'hôtel je prends une serviette et un maillot de bain et part au hammam d'Erfoud avec Abdoul et Akim le patron du Karla. Jamais pressés, ils font un détour dans les rues, se moquent d'un policier notoirement connu pour son alcoolisme, drague une fille dans la rue en récupérant son n° de portable en moins de 30 secondes! De vrais gamins. Abdoul parle énormément, a beaucoup d'humour et même s'il fait régulièrement ses prières, rien n'est vraiment sacré pour lui, on rigole tout le temps. 


Le hammam où ils m'emmènent est un hammam de quartier fréquenté par les locaux. Après avoir enfilé un caleçon de bain, nous entrons dans une grande pièce carrée couverte de carrelage où un homme et son fils sont déjà allongés au sol. Je fais comme Abdoul et remplis mon seau d'eau chaude à l'un des robinets à disposition dans la pièce puis je suis pris en charge par un homme bien costaud qui me verse ce même seau sur la tête. Wah ça brûle!  Allongé à même le carrelage, mon "garçon de bain", la quarantaine et ancien maçon en Pologne, m'administre un massage dès plus physique et surtout basé sur des étirements, tirant alternativement sur les bras ou les jambes puis les pliant pour mieux s'asseoir dessus. Le point d'orgue de la séquence consiste à vous allonger sur le ventre et à se faire marcher dessus des omoplates au rein! Souvenir marquant dans les tous sens du terme. Mes compagnons d'hammam sont soumis au même régime sachant qu'ils y viennent au moins une fois par semaine. Maso! Après quoi vient la séance du gant de crin, tout aussi énergique que le massage, aucune cellules mortes ne peut résister à ce traitement. "Mon garçon de bain" passera consciencieusement le gant sur absolument toutes les parties de mon corps ... en terminant par le visage. Tout cela se termine par le rinçage, alternance de seaux aussi froids que chauds, qui vous laisse un peu groggy et invite à se détendre sur le sol carrelé. Pendant ce temps d'autres hommes sont rentrés, Abdoul se rase et profite de chaque instant. C'est pour lui un moment privilégié, un rituel qu'il ne manquerait pour rien au monde mais aussi tout simplement un temps agréable pour une toilette approfondie. En attendant qu'Abdoul se rhabille, je me retrouve à l'extérieur du hammam, assis sur un banc en bois en compagnie d'Akim et de personnes du hammam. Ils parlent, rigolent, les rues sont encore très animées, les commerces sont encore ouverts, il est 21h30, il fait doux, je ne comprends pas leur conversation et je prends conscience d'être là parmi eux, serein.

Retour à l'hôtel où je dîne avec Abdoul le maboul. La soirée se termine au son du djembé joué par Akim et Abdoul.
Abdoul
Akim















Dodo il se fait tard et demain j'ai un long trajet vers les gorges du Dadès.