jeudi 11 juin 2015

DE TATA A TAFRAOUTE dimanche 25 mai (jour 14)

Vous trouverez ici le tracé du jour ITINERAIRE de 199km
durée totale : 5h06
durée de déplacement : 3h52
vitesse moyenne : 39 km/h
altitude max : 1948m


Je n'ai pas réservé de petit déjeuner la veille alors je prends la moto, fais le plein et file au bar d'hier soir. Ce matin je prends mon temps car ma prochaine étape, Tafraoute, n'est pas très loin, je pars vers 10h30.
Quelques photos de l'hôtel :




Panoramique depuis la terrasse


Vue sur l'oued de Tata

Le paysage de l'Anti-Atlas est fascinant avec un relief très accidenté constitué de montagnes en formes de vagues, de plis laissant apparaître toutes les strates des différentes sédimentations. 








A Taourirt, la route traverse et suit la palmeraie faite d'un mélange de palmiers, d'oliviers et d'arganiers. Les systèmes d'irrigation ne manquent pas d'eau et l'ensemble dégage une agréable fraîcheur. 




A la sortie d'un enchaînement de villages et avant d'attaquer la montagne, je fais signe à des ouvriers en bord de route occupés à réparer un mur de pierres. Les ayant dépassés, je reviens sur mes pas, histoire d'échanger quelques mots et de satisfaire notre curiosité partagée.

Lieu de travail de Youssef et ses amis


L'un d'eux vient au devant et parle correctement français. Il m'explique qu'ils font le mur qui entoure les tombes, donc le cimetière car l'actuel est plein. Ces travaux sont financés par les autorités locales et permettent de donner du travail aux villageois. Ils sont tous très âgés, travaillent tout en parlant quasi constamment. Il est près de 13h et sont là depuis 6h30. En fait seul Youssef parle français, plus jeune que les autres, il a quatre garçons et gère l'intendance du jour (cuisine, thé, organisation). Il me propose de boire un thé qu'il commence à préparer en installant un feu de bois rapidement autour de 3 pierres et met la théière à chauffer. 
Youssef en pleine préparation du thé

 Après avoir goûté, transvasé, sucré et fait mousser le thé (sinon impossible de le boire, foi de Youssef!) , je déguste un breuvage d'une douceur jamais connu alors.
Sans que cela soit évoqué formellement, il va déjà de soi pour eux que je reste partager leur repas. Quel cadeau! Le tajine de poulet préparé sous l'arganier doit encore cuire 30min dans la cocotte. Pendant ce temps, Youssef tient à me faire découvrir une curiosité toute proche, des peintures rupestres ou plutôt des gravures faites sur des rochers datant de 3000 av-JC et dont la signification et l'origine restent inconnues.




Il est temps de passer à table, enfin plutôt "au sol". Le tajine est réparti dans deux grands plateaux placés au sol permettant à 4-5 personnes de manger par plateau. Chacun prend son pain et mange dans le plat avec sa main droite, bien sûr. Le tajine est bon mais pour moi l'émotion est ailleurs. Etre au milieu de ces marocains pour qui la situation semble si naturelle, que rien n'est forcé est juste magique. Je ne prendrai d'ailleurs aucune image de ce partage, préférant profiter de chaque instant, savourer le bonheur d'être au milieu de ces gens dont la conversation m'échappe mais pas la bonté ni la gentillesse.
Leur journée de travail s'achève et chacun va rentrer chez soi pour se reposer, boire le thé, discuter, travailler son jardin,...
Youssef me propose de les accompagner, je pense qu'il m'aurait invité à dormir chez lui. J'ai décidé ne pas le suivre, préférant rester sur cet instant fort de partage et continuer mon chemin. Les discussions avec Youssef ont abordé divers sujets mais il est devenu difficile d'approfondir ou de bien se comprendre au fur et à mesure que la conversation avançait. Son vocabulaire devenait limité pour aller plus loin et je craignais que la suite de la journée ne fut qu'une séance d'observation.
Je repars le cœur gros et les yeux embués...

Youssef à mobylette

La route d'aujourd'hui est vraiment magique et je suis encore le plus souvent seul. Youssef m'a indiqué une nouvelle route pour rejoindre Tafraoute en passant par Igherm puis Issafer. Heureusement que j'ai eu cette info car aucun panneau ne l'indique. C'est une succession de virages, les montagnes sont superbes... le pied!






L'arrivée dans les environs de Tafraoute me rappelle La Réunion et ses grands cirques puis je passe dans un environnement montagneux plus classique mais avec des couleurs variant entre l'ocre et le rose. Les buissons verts accrochés aux parois forment un curieux motif rose à pois verts.




Me voilà à Tafraoute et me rends à l'hôtel Salama sur une petite place à côté du mini souk. Je prend possession de ma chambre : bien décorée, balcon donnant sur la place, grande, sdb bien équipée, TV, wifi. Tout ça pour 178Dh (+25Dh petit déjeuner), c'est une super affaire et surement le meilleur rapport qualité-prix du séjour.
















Petit tour en ville, je cherche notamment de l'huile moteur pour faire l'appoint. Je finirai par trouver mon bonheur chez un spécialiste en pneus recommandé par le garagiste spécialiste de la vidange, va comprendre!
Je fais le tour des échoppes et achète des amandes grillées, un délice.
Retour à l'hôtel où je dînerai d'un bon couscous, généreusement servi pour 65Dh. Je regarde un peu la télé (TV5, Euronews, France24), depuis le balcon un petit coup d’œil sur la place qui est maintenant bien calme. Vraiment sympa cet hôtel.